L'Apostille, 2 septembre 2012

L’Apostille, 2 septembre 2012

Bonjour à tous,

C'est sous une atmosphère de fête que s'est déroulée la soirée de mercredi dernier. Les vingt-huit membres présents se partageaient le terrain et le plancher de l'observatoire. Les conversations se multipliaient et le dôme vibrait de toute cette activité. Une lune bien présente s'imposant dans un ciel dégagé fournissait une lumière propice aux échanges de toute sorte, la famille, les plaisirs ou les expériences. Une belle rencontre sociale dans laquelle deux personnes désireuses d'adhérer au club ont partagé une tranche de vie parmi nous. Plusieurs visiteurs également sont venus agrémenter la soirée.
Le télescope, notre quatorze pouces, pointait en continu la Lune, commémorant le point d'atterrissage d'Apollo XI en l'honneur du récent décès de Neil Armstrong qui, comme tous le savent, fût le premier homme à fouler le sol lunaire.
Le temps défilait en se soustrayant à notre conscience, un autre moment fort agréable.

Joanne Lafond épinglait tous les membres de cocardes en papier à l'effigie de la centième apostille, celle sur laquelle vous posez les yeux en ce moment.
Bien que cette apostille ne soit pas plus importante qu'une autre, elle revête une certaine importance pour moi. Comme je l'ai déjà mentionné, ce ne devait qu'être temporaire, et me voilà en train d'écrire la centième. Dans ce texte se trouve le cinquante-cinq millième mot, et je ne compte pas les communiqués de la première saison estivale qui ont donné naissance à tous ces textes que je vous livre. Imaginer toute cette masse de mots dès le début m'aurait dissuadé d'accomplir cette tâche. Mais d'une semaine à l'autre, les pages s'accumulent et le plaisir croit à l’usage. L’apostille se dote presque d’une volonté et elle construit ses propres règles tout en me laissant le loisir de choisir des têtes de Turc.
Quel plaisir j'ai eu à dépeigner, avec grandes difficultés certes, un Michel Renaud. Ou de circonscrire un Sylvain Bélair en un roi plus ou moins vaniteux. Où encore, m'amuser aux dépens des supposées peurs de Michel Burelle et du rattrapage de sommeil d'Yvon et de Lucie gagné. J'y prends un malin plaisir et certaines de vos réactions ont un effet catalyseur.
Je vis cette expérience comme une opportunité épanouissante. Vous m'en voyez ravi de pouvoir créer les contextes me permettant d'utiliser des mots inusités, je n'y arrive pas chaque semaine certes, mais c'est un leitmotiv.
Si le destin m'y autorise, je m'emparerai des prochains mois, années, pour donner libre cours à mes élucubrations et fantasmes, tant puérils et même parfois divagants, et ce, sur la même base hebdomadaire.
Vous en serez ainsi témoin de tout l'amour que je porte pour la langue française.

Contrairement à mes attentes et prédictions, Michel Renaud ne s'est pas présenté lors de cette dernière soirée. Il n'a pas daigné nous faire honneur de sa présence...Honni soit-il!
Cependant, contre toute attente, nous avons eu la charmante visite de Sir Shylock Homes. Son flegme et sa prestance en font de lui un illustre personnage. De retour d'une enquête sombre et difficile se déroulant dans le secteur de Mont-Laurier, il a fait son apparition vers les vingt et une heures.
Au terme d'une longue investigation sur un méfait commis à l'intérieur de l'observatoire, et qui a porté fruit, il est prêt à coincer un coupable.
Ayant bloqué la sortie de son véhicule, il se présenta à nous sous une attitude placide. Ferme et autoritaire, mais en toute civilité, il nous enjoignit à lui fournir nos empreintes du pouce gauche. Entouré des mystères qui lui siéent, il nous confia que son enquête aboutissait sur une conclusion imminente.
Malgré la kyrielle de questions fusant à son endroit, Sir Homes sut garder sa discrétion et ne rien révéler. Sa longue expérience du monde criminel a forgé en lui un homme imperturbable et que l'on ne pourrait déstabiliser. Sa diplomatie légendaire nous oblige à accepter un retour de question sans réponse, et ce, en toute satisfaction.
Quoi qu'il en soit, Sir Homes ne pose que des gestes qui portent, et c'est avec une grande assurance qu'il procède à fermeture de ses dossiers.
Verrons-nous des mug shot, ces photos prises de face et de profil, les cheveux dépeignés avec des sourires figés aux commissures abaissées? Auxquelles un numéro de dossier figure comme pendentif?
L'avenir nous le dira.

Sur une note de détente et dans une atmosphère plus agréable, Sir Homes nous invita à nous regrouper près de l'observatoire, fixant et pointant la Lune en un salut à Neil Armstrong. Il en tira un cliché, car Homes a aussi des talents de photographe, qui, il espère bien, passera à l'histoire.

Mercredi prochain, c'est ce soir ça, nous nous rencontrerons pour la première de la saison de 2012/2013, dans notre local habituel, le 009 du Boisée Papineau. Toujours pour 20h, et la règle stipule que nous arrivions tous pour 19h30. Tout est au beau fixe quoi.

Sur ce, il ne reste plus qu'à vous souhaiter de passer une bonne semaine, prenez bien soin de vous et je demeure dans le plaisir de vous revoir bientôt.
Je vous espère nombreux ce soir.


Gilles Brisson

P.-S. Je vous remercie de me lire et souhaite ardemment de vous accrocher des sourires de temps à autre.